Norme ATEX : de quoi s’agit-il ?
Pour garantir la sécurité des travailleurs au sein des environnements à risques explosifs, la norme ATEX (atmosphère explosive) a été conçue. Elle est le fruit de deux directives différentes qui visent toutes à veiller sur la santé et la sécurité des employés. Voici ce qu’il faut retenir là-dessus.
Une règlementation pour réduire les risques explosifs
A l’origine de la réglementation ATEX, on retrouve deux directives à savoir :
– la directive 94/9/CE datant du 23 mars 1994, remplacée par la directive 2014/34/UE entrée en vigueur le 20 avril 2016 et également appelée ATEX 95 : ce texte se focalise sur les appareils et systèmes de protection conçus pour un usage en milieu ATEX.
– la directive 1999/92/CE, également appelée ATEX 137 : ce texte se focalise, quant à lui, sur les mesures de sécurité destinées à la protection des travailleurs évoluant dans ces milieux à risques.
La norme ATEX est aujourd’hui valable dans toute l’Union Européenne. Elle permet de prendre les mesures de sécurité appropriées pour chaque zone comme le port de vêtements multirisques ou encore le port de masques respiratoires.
Les risques explosifs concernés
La norme ATEX protège les travailleurs contre quatre risques explosifs distincts :
– les gaz inflammables : parmi eux, on retrouve le propane, le sulfure d’hydrogène, le méthane, …
– les vapeurs de liquides inflammables : on retrouve dans cette catégorie l’essence, le kérosène, l’éthanol, …
– les brouillards de liquides inflammables dont principalement l’aérosol
– les nuages de poussières explosives : ici, on peut citer la farine, le maïs, …
Les travailleurs opérant dans les milieux exposés à ces produits doivent être protégés correctement et avec des équipements adaptés. Etant donné qu’on fait face à différents produits explosifs, les risques diffèrent également d’où l’intérêt de déterminer les dangers rencontrés dans chaque environnement et de bien les zoner.
Les techniques de zonage
La directive 1999/92/CE classifie les milieux ATEX en cinq zones différentes en fonction de leur niveau de dangerosité. Avant d’y envoyer des travailleurs, les employeurs ont l’obligation de zoner l’atmosphère en faisant appel à un organisme notifié. C’est ce dernier qui va ensuite aider les employeurs à instaurer les mesures de sécurité adaptées.
Dans les détails, le travail de l’organisme consistera à :
– déterminer le type de combustible présent au sein de la zone étudiée. Son étude concerne aussi bien les combustibles liquides, solides, gazeux ou poussiéreux.
– évaluer l’environnement proprement dit en se focalisant sur la température, l’installation électrique, la pression atmosphérique, les modalités de transport et de stockage de produits à risque, …
– identifier, géographiquement, les zones à risque étudiées : cette étape est importante puisqu’au sein d’une même entreprise, on peut localiser différentes zones à risques, mais à niveau différent.
– classer la zone en fonction de la grille instaurée par la directive à savoir 0, 1 et 2 lorsqu’il s’agit de gaz et vapeurs et 20, 21 et 22 lorsqu’il s’agit de poussières. Les chiffres sont ici établis du niveau le plus dangereux vers le moins dangereux.
– déterminer les éventuelles sources d’explosion. Il peut s’agir de sources électriques, électroniques, mécaniques, thermiques, hydrauliques, électrostatiques, chimiques, pneumatiques, climatiques, …
Parmi les sources explosives les plus à craindre et les plus courantes, on peut citer les ultrasons, une flamme, une température trop élevée, l’utilisation de téléphones portables, les foudres et éclairs, des tenus inappropriées qui peuvent engendrer de l’électricité statique, une étincelle (électrique, mécanique, …), une erreur de manipulation, …
Les zones ATEX établies par la directive
Globalement, les milieux ATEX sont classifiés comme suit :
– Zone 0 : ce chiffre indique une exposition permanente des travailleurs à une atmosphère explosive se traduisant par un mélange de gaz, de brouillard ou de vapeur inflammables à l’air ambiant. L’exposition sera alors longue et fréquente d’om la nécessité de prendre des mesures strictes.
– Zone 20 : comme en zone 0, le danger est ici permanent, mais cela prend surtout la forme d’un mélange entre l’air ambiant et le nuage de poussières explosives. Les travailleurs seront alors fréquemment exposés et pendant une longue durée.
– Zone 1 : ce chiffre indique une exposition occasionnelle des salariés à une atmosphère composée d’air et de substances inflammables à savoir le gaz, le brouillard et la vapeur.
– Zone 21 : on parle, ici encore, d’une exposition occasionnelle à un mélange d’air et de poussières combustibles.
– Zone 2 : ici, le danger reste présent, mais il ne survient qu’en cas de dysfonctionnement. Autrement dit, le risque d’exposition au gaz, à la vapeur et au brouillard combustible mélangé à l’air est plus ou moins maîtrisé, mais il convient quand même de protéger les travailleurs contre d’éventuels accidents.
– Zone 22 : seul un dysfonctionnement pourrait engendrer une exposition des salariés au mélange dangereux que forme l’air et les poussières combustibles.
Les vêtements ATEX à privilégier
Parmi les équipements de protection indispensables aux travailleurs, on peut citer les vêtements ATEX répondant aux normes et réglementations en vigueur. Puisque ce sont des tenues de travail garantes de la sécurité des ouvriers, elles doivent répondre à de nombreuses normes. Pour trouver les bons vêtements ATEX, il faut baser sur le zonage, le type de risques déterminés et la norme de la tenue. Parmi les vêtements admis en milieux ATEX, on peut citer :
– les vêtements de protection contre les projections de produits chimiques liquides et qui répondent aux exigences de la norme EN ISO 13034.
– les vêtements conçus pour protéger les travailleurs contre les risques issus du soudage et techniques connexes et qui répondent aux exigences de la norme EN ISO 11611.
– les vêtements qui protègent contre les dangers et risques thermiques d’un arc électrique et qui répondent aux exigences de la norme EN 61482.
– les vêtements qui protègent contre une exposition à la chaleur et aux flammes et qui répondent aux exigences de la norme EN ISO 11612.
– les vêtements qui protègent contre les dangers de charges et de propriétés électrostatiques lesquels répondent aux exigences de la norme EN ISO 1149-5.
Et en dehors des normes, il faut également tenir compte du marquage des équipements de sécurité à utiliser. Le marquage garantit la conformité d’un matériel puisque cela se fait selon les recommandations de la directive 94/9/CE.